mardi 18 novembre 2014

Martine au café (ou la perte des illusions)

What else ?
Tous les matins quand j'arrive au boulot je vais voir Martine.
Martine c'est celle qui nous fait le café à la cafétéria.
Tous les matins elle me demande ce que je veux et tous les matins je lui réponds "un mojito s'il te plait Martine"
Et tous les matins je ne lui arrache aucun sourire. Rien. Nada. Pas l'ombre de la trace d'une quelconque appréciation de ma vanne matinale.
Et ca, ça me fait du bien.

Je suis responsable d'une équipe de 3 personnes dans une multinationale et on attend beaucoup de nous.
Nous sommes censé être ceux qui vont permettre la transformation digitale d'une boîte qui n'a pas l'agilité pour le faire. Ni même l'envie.
Parfois je me sens comme un maître de ballet a qui on demanderait de faire un petit rat de l'Opéra d'un éléphant.

Alors forcément je fantasme. Je me dis que ma vie serait tellement plus simple si j'étais horloger ou boulanger. Ou si je servais les cafés à la cafétéria...
Comme Martine quoi.

Sauf que Martine elle ne rigole pas.

Et je la vois tellement pas se marrer la Martine que je me dis que sa vie ne doit pas être plus facile que la mienne. Que finalement, quel que soit notre métier, le niveau de stress ne dépend pas des autres mais de nous même.
Elle doit se dire tous les matins "Revoilà l'autre rigolo qui va encore me demander un mojito..." Comme moi je me dis "Faut encore que je me tape Machin en réunion qui va encore me soûler avec ses règles à respecter, son budget à tenir, ses délais à anticiper (insérez ici les contraintes qui vous ennuient le plus au boulot)"

Bref, nul part il n'y a de boulot qui ne comporte sa part de source de stress, mais partout il existe la possibilité de s'en libérer. 
Il suffit d'en prendre conscience et de faire un pas en arrière.
De relativiser et d'apprécier son café.

Merci Martine pour la leçon de management que tu me donnes tous les matins.


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